Marine Bolliet née le 14 janvier 1988 à Chambéry
Tu fait partie de l’équipe de France militaire depuis quelques années, tu as participé aux jeux de Sochi et tu as même ta page wikipédia sur internet … Tu es donc une vraie « pro », inscrite au club de la Feclaz … mais tu as commencé par notre club. Peux-tu nous en dire plus sur tes jeunes années : les raisons de ton inscription, tes premiers entraînements, les coachs que tu a rencontré, tes premières sensations, … ? Tu en a gardé des bons souvenirs ?
L’alpin ce n’était pas pour moi, je n’aimais pas avoir froid ! Alors j’ai choisi le ski de fond . J’ai commencé le ski de fond à l’âge d’environ 5 ans au club de l’AS Bauges (avec Jaja).Puis la découverte du biathlon s’est faite grâce à Jean Claude Banfi en grande partie avec la séction sportive du collège des Bauges.On était une bonne bande de copains- copines à s’entraîner les mercredis et samedis souvent avec Bernard Michelon qui nous apprenait le 1 temps, 2 temps …
Et le week-end, nous partions avec le fourgon Bleu de ma maman sur les compétitions régionales ou nationales .Les trajets étaient à chaque fois l’occasion de franches rigolades. A l’époque j’avais une trouille bleu des départs en ligne…ça a bien changé !
J’ai pris goût à la compétition, puis, je me suis sélectionné au comité de Savoie et j’ai alors décidé d’aller à la Féclaz, un club plus gros, davantage axé sur la compétition, avec également une ambiance chaleureuse. Mes souvenirs au club des Bauges sont nombreux et resteront gravés dans ma mémoire.
Y a t-il eu d’ autres sports ?Oui, le traîneau, la course à pieds, un peu de cirque aussi. Je t’ai rencontré au collège où tu faisais partie d’une section ski et biathlon … Tu paraissait être une élève sérieuse et discrète et on parlait déjà de toi en termes admiratifs ! … Peux-tu nous expliquer quel était son fonctionnement … et quel aspect avait notre club (anciennement l’AS Bauges) ? A cette époque le club AS Bauges avait un aspect plus sport « plaisir » que vraiment compétition.Avec la section sportive du collège des Bauges avec Jean-Claude, nous avions des entraînements établis durant la semaine en plus du club le mercredi et samedi pour skier.
Un bon fonctionnement !
Pas mal de course à pied, du tir à 10m, la découverte du ski roue et beaucoup de discussions pour nous faire comprendre le pourquoi du comment sur nos entrainements.
Tous les vendredis soir avec la section nous avions la chance de retrouver Yves Delnord au Bourget du lac pour apprendre à tirer sur 50m à la 22 long rifle.
Il nous à probablement laissé à tous de très bons souvenirs et il fait partie des personnes qui m’ont beaucoup apporté.
Je me rend compte aujourd’hui que ce fonctionnement ne tenait qu’à une poignée de personnes de bonne volonté.
J’ai eu beaucoup de chance de faire partie des élèves de cette section.
Peux-tu nous parler de ta vie de biathlète, ses avantages, ses inconvénients, ton entraînement, …? Tu publies régulièrement sur ton blog. http://www.marinebolliet.com/ Et nous pouvons te suivre dans tes aventures et tes états d’ âme …
Depuis quelques années je fais partie de l’équipe militaire de ski et je m’entraîne avec l’équipe de France, ce qui me permet de faire de mon sport mon métier.
C’est donc tous les jours que je m’entraîne, avec des séances le matin et l’après midi .Il y a bien sur des jours de repos qui sont indispensables pour assimiler l’entrainement.Nous partons environ une dizaine de jours par mois en stage avec l’équipe ( staff,coatchs, kinés, athlètes) pour s’entraîner ensemble, puis le reste du mois je m’entraîne chez moi dans les Bauges.
L’entrainement c’est toute l’année, avec 1 mois de pose en Avril après la saison .En début de saison il y a les sélections et si tout se passe bien c’est parti pour les coupes du monde. Si je devais évoquer un inconvénient, c’est le fait d’être souvent éloignée de la maison.et, parfois cela me manque un peu .
pourtant cet inconvénient est également un avantage.En effet, je vis plus de la moitié de l’année en groupe avec des moments forts en émotion, mais aussi avec des coups durs et des fous rires.
Dans l’équipe nous avons créé des liens forts qui nous unissent et, peut être, que dans « la vie normale » on ne retrouverai pas le même type de relation ,en tous les cas, pas de la même manière. Le plus bel avantage dans cette pratique est je trouve : la polyvalence de ce sport.
Deux disciplines antagonistes qui nous permettent de nous entraîner souvent à l’extérieur, et nous permettant aussi de pratiquer de nombreux autres sports ( course à pieds, ski roues, VTT, vélo, muscu).
Quel est ton meilleur ou (et) ton pire souvenir ? C’est dur de faire un choix parmi les bons souvenirs. Dans le contexte, un de mes premiers très beaux souvenirs du biathlon aura été de partir avec la section sportive du collège des Bauges en Norvège pour aller voir les mondiaux de biathlon.Que de bons moments de rencontres, de partage, de découverte, de ski .
Deux de mes plus vieux et plus mauvais souvenirs : le jour ou j’ai oublié de prendre ma carabine pour partir en stage, ou encore la fois ou juste avant l’échauffement pour une course je me suis aperçue que j’avais deux chaussures droites ! A l’époque j’étais pas mal tête en l’air! …Et ça fait encore un peu partie de ma marque de fabrique 🙂
Quels sont tes projets pour l’avenir ? L’avenir…
On va dire que je prends les saisons, année après année.J’ apprends à être plus dans le moment présent et ne pas trop tirer de grands plans sur la comète; plus on prévoit, plus les choses ne se passent pas comme on l’avait prévu.
Maintenant mon « thermomètre de décisions » prend en considération ma progression, mon investissement et le plaisir que j’ai à faire ce que je fais .
Le temps, ça passe drôlement vite. Après avoir passé un DUT de commerce et avoir arrêté les études durant 3 ans pour me consacrer à mon sport, j’ai repris des études dans une toute autre filière, pour trouver un nouvel équilibre et assurer mon futur après le biathlon.
Entre temps j’ai obtenu mon BE de ski de fond avec lequel j’espère travailler également un jour .
Mes projets sont de continuer a écouter ce que j’ai au fond de moi et foncer (mais pas la tête baissée bien sur !). Aujourd’hui ce qui est sûr c’est que je repars pour cette saison, et à fond !